Comme vous le savez pour ceux d'entre vous qui nous suivent maintenant depuis plus de trois mois, nous logeons à Aranjuez dans un appartement tout ce qu'il y a de plus coquet!
Cet article aura donc pour but de vous donner une vue intérieure (et plus ou moins ordonnée) de notre petit chez-nous. Toutefois, après la présentation des photos qui va suivre, je me lancerai dans un aparté concernant les appartements qui nous entourent et, par conséquent, des gens qui y vivent (ou n'y vivent pas!).
Mega charmant, isn't it?
Comme promis, venons-en maintenant à nos voisins. Nous les avions déjà en partie mentionné dans l'un de nos premiers articles. Mais si, rappelez-vous, l'accouchement de la voisine d'à côté enceinte de jumeaux!
Malheureusement, nous n'avons jamais pu vérifier la véracité de nos propos puisque la charmante dame en question, son mari, son fils et ses nouveaux-nés ont tout simplement disparu pour laisser place à un silence intersidéral assourdissant provenant de l'appartement jouxtant le nôtre.
Non, pas de panique, pas de panique! Nos autres merveilleux voisins ont pris la relève en ce qui concerne bruit et autre désagrément!
Si je vous diiis...Bichon! Vous me répondez?
Non?
Vraiment?
Je ne sais pas, essayez au moins...Cri strident, désagréable, et si vous êtes inspirés, un "envie soudaine de pendre cette bête au mur" sied parfaitement.
Pour plus de clarté, je vous rappelle que nous soupçonnions un de nos voisins d'héberger illégalement l'animal susmentionné. Illégalement car il n'est pas permis d'avoir un animal de compagnie dans ces appartements, chose logique étant donné la taille dudit appartement.
Celui-ci souffre d'une excroissance capillaire, mais à peu de choses près, c'est le même!
Enfermé dans un si petit espace, la bête n'a d'autre destin que de tourner folle. Étonnamment pourtant, ce n'est pas tant l'animal qui pose problème. Le maître a une voix plus stridente, lui, et la taille de l'appartement semble avoir eu un effet bien plus négatif sur lui que sur Tino.
Oui, nous avons décidé de rebaptiser ce couple infernal "Tino Rossi", en hommage non pas au célèbre chanteur de cantiques, mais simplement au chien de la grand-mère maternelle d'Harmony, qui est lui aussi un bichon et qui, alors qu'il dispose pour sa part d'un espace bien plus grand, ne peut s'empêcher de pousser des cris à longueur de journée, à l'instar du chanteur susmentionné. Et pour boucler la boucle, cette brave bête s'appelle Tino.
Le chien d'ici s'appelle donc selon nous Tino également, et son maître Rossi, ce qui est certes ridicules, mais pas autant que le comportement du maître avec son chien, comme vous le constaterez dans la vidéo ci-dessous. Écoutez plutôt.
Explication de la vidéo: il s'agit d'une vidéo de type caméra cachée, réalisée de ce fait à l'insu des protagonistes. Nous étions pour notre part dissimulés derrière notre porte et avions vue sur les escaliers grâce à notre œil de bœuf (judas). A noter que les acteurs agissent de leur plein gré et selon leurs habitudes QUOTIDIENNES. Veuillez excuser les soubresauts continus qui surviennent à la fin du programme, nous n'avons pu réprimer nos rires.
La personne qui est lancée dans une lente ascension et qui, dans l'effort et l'exaspération de savoir que ses pas ne la mèneront qu'à l'énergumène qui murmure à l'oreille de son chien, a soufflé si fort que j'en ai attrapé un coup de froid, n'est autre que la voisine de Tino Rossi et compagne de Médusa, une autre madame plutôt bien faite.
Sauf que notre voisine à nous, elle porte tout le temps des lunettes de soleil. M'est avis qu'elle est complexée par ses yeux.
Bref donc, nous menons une vie tranquille en sachant tout de même qu'un fou, une femme au souffle inépuisable et une autre à la chevelure pittoresque marchent au-dessus de nos têtes.
Je me dois de vous avouer quelque chose avant de poursuivre, cependant: une ébauche de cet article avait été élaborée il y a plus d'un mois maintenant, mais entre nos multiples errances madrilènes et nos allées et venues incessants entre nos classes et notre petit-chez-nous, les occasions ont été rares de le terminer.
Je m'y mets donc aujourd'hui, en mettant à jour les informations qui le nécessitent.
Alors, tout d'abord: nous avons cru durant quelques jours que notre charmant Tino Rossi parlait véritablement avec quelqu'un. Entendons-nous bien: cet homme vit seul et fait le sot avec son chien dès qu'il en a l'occasion. Quelle n'a pas été notre surprise alors à notre retour de Belgique, de l'entendre tenir une conversation d'apparence tout à fait normale et cohérente avec ce qui, au son de la douce voix, semblait être une personne de sexe féminin.
Et quel n'a pas été notre effroi de constater que la personne qui lui répondait n'était autre que...lui-même! Oui, mesdames et messieurs, cet homme a enfin trouvé une compagne, à gauche en haut dans le fond de sa tête. Effrayant.
L'appartement situé directement à côté du nôtre et séparé par une...épaisse couche de carton dissimulée sous un peu de couleur, n'est plus intersidéralement vide! Non, madame!
Une femme rondouillette ne correspondant pas du tout à la femme précédemment enceinte, est venue poser ses bagages et...son téléphone, à côté de chez nous.
Un exemple d'une journée type en sa compagnie?
Tut, Tut, Tu-tut, tut, tu, tut, tut, tut (onomatopée visant à reproduire le son émis par la composition d'un numéro de téléphone espagnol en mode haut parleur (les numéros espagnols sont plus longs que les nôtres). Cela est suivi par une tonalité tout ce qu'il y a de plus normale. Survient ensuite un "allô"?
Et puis, en route! "Blablablablalbalblalba blalbla! blalba HAHAHA blalbalblablabla bla! blalbalblabla blalbalblabla blalbalblabla blalbalblabla ablalbalblalba!". Madame rentre du boulot (ou de toute autre activité extra-casanière) aux environs de 19h et va se coucher (ou toute autre activité intra-chambrière) aux alentours de 23h. Entre temps, elle regarde la télé, elle mange, vide ses poubelles, munie de son téléphone.
Au moment où je vous écris, il est 11h58, nous sommes samedi et...Elle est au téléphone. A moins que, comme Rossi, elle ne s'invente une vie de femme très occupée? En tous cas, une chose est sûre: nous l'avons déjà croisée en rentrant de l'école et, alors qu'elle tenait ses sacs poubelles remplis dans une main (ici en Espagne, il y a des bulles de triage dans chaque quartier) elle agrippait fermement de l'autre main son téléphone (sans fil, je précise. Ben oui, sinon ça risque de faire des nœuds sur une si longue distance).Elle doit surement vivre avec une bombonne de salive accrochée dans le dos, mais je ne sais pas où on peut trouver ça.
Enfin, si l'on descendait d'un étage, nous pourrions entrer dans l'antre des deux derniers énergumènes qui peuplent cette humble bâtisse de fous furieux. Leur spécialité? La femme,
out of the blue, se met à crier. Oh, rassurez-vous, rien de bien méchant. Juste un "Aïe, Aïe, Aaaaaaïe, Aïe, mais arrête, mais! Aïe, mais P**** arrête!, Aïe". Puis, elle s'arrête aussi soudainement qu'elle a commencé et intervient alors son concubain, qui ponctue cette charmante conversation par un "hin hin hin*".
* Il est assez difficile de rendre le son produit par la personne en question. En fait, il s'agit d'un rire COMPLETEMENT dénué d'intelligence.
Nous avons eu la chance de les croiser à l'entrée de notre bâtiment. Ils ont la tête qui correspond parfaitement à leur voix et à l'idée qu'on se faisait d'eux.
Vous voyez ce que je veux dire?
Modèle standard de baraki belge
exporté vers les pays membres de l'UE
En tant que Belges, nous pouvons donc nous targuer d'avoir les meilleurs frites du monde, les meilleures moules, le meilleur chocolat, le meilleur waterzooi, les meilleures bières, de savoir subsister sans gouvernement pendant un an et d'être parvenu à exporter un concept national complexe et varié, de qualité et d'appellation contrôlée (le Baraki, sous toutes ses déclinaisons).
Une seule chose manque à notre merveilleux pays: le soleil. Sur ce, je retourne m'allonger sous nos 30°C!
Mathieu
